Le Dark Paradise, ou l'endroit où tu passais le plus de temps. Pour quelles raisons ? Peut-être parce que l'ambiance te correspondait, peut-être parce que tu aimais l'endroit, peut-être parce qu'il n'était pas très loin de chez toi ... Ou tout simplement parce que le propriétaire était Enzo. Ce lieu était comme un deuxième repère pour la meute, un endroit dont tu avais enfin accès depuis que tu faisais nouvelle parti de la meute. Bonne chose non ? Tu obtenais de nouveaux accès dans cette ville qu'est la Nouvelle Orléans. Second aspect, le lieu était réellement agréable. Bref, c'est ici que tu passais le plus clair de ton temps, souvent seul, rarement accompagné. Aujourd'hui serait un de ses rarement puisque tu avais proposé à Aurora de te rejoindre au Dark Paradise histoire de prendre des nouvelles, de passer un peu de temps ensemble, de savoir si tout allait bien. C'est ainsi que tu étais assis à une table dans un coin un peu plus reculé. Quelques personnes étaient venues te dire bonjour, plus par politesse que par respect. Tu savais pertinemment que les membres de la meute d'Enzo ne t'acceptaient pas, comment les blâmer après tout ce que tu as traversé, tout ce que tu as fais. Pensent-ils à tout ce que tu n'as pas fait. Sauver leur alpha par exemple, tu aurais pu partir et l'ignorer. Même si tu sais très bien qu'au fond de toi, tu n'aurais pas pu laisser Enzo dans un tel état. Solitaire certes, mais tu restais un loup au fond de toi. L'esprit de la meute restait ancrée en toi.

tu attendais donc Aurora, cette petite blonde travaillant à l'hôpital. Tu te souviens encore de cette soirée où tu as débarqué là-bas, portant comme tu le pouvais la masse qu'était Enzo. Elle avait su vous écouter, vous comprendre et vous cacher. A aucun moment elle n'a tenté de vous trahir ... A aucun moment elle n'a posé trop de questions, bref, elle avait su gagner ton respect - et peut-être même celui d'Enzo qui lui devait beaucoup. Avoir un allié de la sorte avec de telles compétences ... Ce ne pouvait être que bénéfique. Tu n'allais certainement pas cracher dessus.

Lorsque tu aperçois la petite blonde arriver, tu te lèves afin qu'elle te repère plus facilement parmi la foule du bar. Tu attends jusqu'à ce qu'elle tourne la tête vers toi et affiche un de ces sourires discret. Tu lui rends, du moins tu tentes de lui rendre, ce n'est pas dans tes habitudes de sourire, en tout cas, en public. Ce n'est pas trop ton truc le monde environnant, les bruits incessants, ouais, t'es plutôt un type de la nature, qui se plait dans la nature et qui pourrait y rester des heures et des heures. Ton côté loup certainement, le fait d'être proche de la nature. Elle vient vers toi avant de s'installer à tes côtés pendant que tu reprends ta place initiale. « Salut Aurora ! Moi ça va, et toi alors ? Pas trop dur le boulot ? » Etre infirmière en ce moment, ça ne devait pas être de tout repos, tu t'en rendais de plus en plus compte en ce moment. Rien que dans la meute, les blessures allaient bon train, alors tu n'osais imaginer pour le commun des mortels. Elle devait être courageuse, d'autant qu'elle ne savait pas réellement ce qui l'attendait à l'extérieur. Le monde surnaturel pouvait se révéler effrayant. Certaines personnes s'en remettaient, tu avais un bon exemple autour de toi. Lilly. Tu l'avais aidé, certes, mais elle avait réussi à passer cette épreuve de la découverte, une bonne chose. Maintenant, tu te retrouvais un peu dans le même cas, tu surveillais Aurora, dans l'espoir que rien ne lui arrive, tout ça parce que tu pouvais avoir une confiance presque aveugle en elle. « Tu dois sans cesse être en mouvement en ce moment, aux infos, ils n'arrêtent pas de parler de blessés et tout un tas de choses ... D'ailleurs, tu as vu Enzo ces derniers jours ? » Tu t'inquiétais pour lui, s'il y a trois ans, on t'aurais prédit cet avenir, tu aurais ris au nez de la dite personne. Cependant, tel était le cas.

Aurora prend place avant te de répondre. Son air en dit long sur son ressenti, sur ce qu'elle vivait et tout ce qui la poursuivait au sein de l'hôpital. Pour la surveiller de temps en temps, tu savais pertinemment que ce n'était pas de tout repos. Autant physiquement que mentalement. Souvent, elle était confrontée à des blessures inexplicables qui devaient certainement lui prendre la tête. Peut-être que connaître la vérité pourrait l'aider, mais tu n'avais pas envie de changer son monde non plus. Bref. «  Ouais, j'comprends, ça doit pas être facile tous les jours. Mais il faut que tu tiennes le coup, puis tu sais que si tu as besoin, tu m'appelles hein ? Après tout ce que tu as fait pour Enzo, on te doit bien ça. » En parlant d'Enzo, tu osas lui demander des nouvelles. Des nouvelles sur le plan de la médecine, car tu le croisais l'alpha, assez souvent puisque tu l'aidais ... pour une raison qui avait des cheveux blonds et à qui tu avais appris à s'entraîner et tuer .. Bref, ne valait mieux pas la mettre en colère quand il s'agissait d'Enzo. En tous les cas, moralement parlant ce n'était pas la grande forme chez le loups, tu en étais bien conscient. «  J'espère sincèrement que ça ne prendra pas trop longtemps ... Il est loin d'avoir le moral avec tout ce qui lui arrive, tout ce qu'il doit faire pour .... » tu t'arrêtes de justesse. Elle n'est au courant de rien voyons ... Lui parler de meute serait la mettre dans un état ... aléatoire. Bref, tu t'arrêtes avant de déclarer la guerre dans son esprit et tente de trouver autre chose pour la mener sur une autre route. « pour le club, le Dark Paradise est sous sa charge, avec une jambe en moins, c'est compliqué ... » rattrapé, bravo skarell, un peu plus et tu faisais une énorme erreur.

Ne pas s'inquiéter ... C'était toujours facile à dire qu'à faire, d'autant qu'en ce moment, tu passais ton temps à t'inquiéter pour absolument tout. Tout d'abord, il y avait Lilly. Lilly et ses recherches hasardeuses, ses découvertes étranges et sa mise en danger perpétuelle. Ensuite, il y avait Enzo, Enzo et sa jambe en moins. Puis il y avait Ulloa et leurs attentes, le danger que ce groupe représente et tout ce qu'il engendre. Et enfin ... les barghest, leur haine envers les loups mais surtout et principalement, leur ressemblance avec ... non, tu n'osais pas le penser, ces bêtes ne te ressemblent pas, tu ne peux être aussi violent qu'eux, c'est improbable. tu chasses vite ces pensées indignes avant de te re-concentrer sur la blonde en face de toi pendant que le serveur vous apporte vos boissons chaudes dont un café au lait pour toi. « Je sais qu'il ira mieux, c'est un type avec une hargne naturelle. Seulement pour l'instant, faut le supporter ... ça c'est pas facile tous les jours vois-tu.  » Elle était la mieux placée pour le comprendre via son boulot d'infirmière. Elle devait en supporter des patients, des personnes impatientes, jamais contentes, qui devaient faire face à la vie et ses mésaventures. Aurora devait en entendre des plaintes ... tous les jours. « Oh tu sais, mon train train quotidien. Je fais aller, je garde le rythme, enfin voilà, rien d'intéressant ... Comparé à toi, ma vie est plutôt simple ... je n'ai même pas un boulot pour m'occuper alors tu sais ! » Oh non, dans ta vie, être un loup, c'était à temps plein, chasser les extrémistes aussi alors ... est-ce que tu pouvais réellement lui parler de ça ? Non, certainement pas.

Une bien étrange question sort de la bouche de la demoiselle alors que tu portes ta tasse de café aux lèvres ... Ce qui te laisse un certain temps pour réfléchir à la réponse, il est vrai que ce n'est pas évident d'y répondre. Comment pouvais-tu expliquer que tu n'en avais pas besoin ? Autant le dire en commençant par la vérité non ? C'était un bon point, un bon deal de faire de cette manière. Et puis, tu n'avais aucun intérêt à mentir. « Oh euh ... Tu sais, ce n'est pas comme si j'en avais besoin ... malheureusement. Mon père est mort quand j'avais dix-huit ans, et il nous a laissé un héritage conséquent qui peut permet de vivre la vie que je veux. Aucun travail ne m'intéresse à proprement parlé. J'imagine que tant que je n'aurais pas trouvé une illumination, je garderai cette vie. » Oh oui, tu allais garder cette vie, après tout, tu n'en avais pas besoin ... Tu dirai même plus, ça te contraindrait de trop. Tu avais besoin de temps, de temps pour combler tes recherches et protéger tes proches. Travailler n'était vraiment pas dans tes plans. « D'ailleurs .. Je me posais la question. Une fois que tu auras terminé tes études en psycho ... Tu comptes changer de travail ? Enfin, tu compte te spécialiser là dedans ou pas du tout ? Je me posais la question parce que j'ai une amie aussi qui travaille à l'hôpital, enfin travaille ... Elle est en stage pour ses études qu'elle a commencé tardivement. »

Elle s'excuse pour la question directe. C'est vrai qu'elle était franche et qu'elle n'était pas passée par quatre chemins. En même temps, comment pouvais-tu lui en vouloir ? Au contraire, tu préférais ce genre de personnes, que les autres, celles qui sont plutôt hypocrites, qui ne s'intéressent à pas grand chose ou encore qui parlent derrière. Bref, t'appréciait également Aurora pour son côté franc et direct. C'était une qualité rare à trouver chez les gens, d'autant plus à la Nouvelle Orléans. Pour la peine, tu la remerciais du regard. Il est vrai que tu avais hérité de ton père, pas de ta mère. Cette chienne s'était enfouie à la naissance de ta petite soeur. Bref, tu n'avais aucun contact avec elle, et c'était bien mieux ainsi. Tu avais donc hérité, avec ta jeune soeur, de la fortune assez conséquente de ton père. En y repensant, tu n'avais aucune idée d'où il sortait tout cet argent, tu n'avais pas réellement cherché à comprendre, tu avais pris, accepté et en avais ton affaire en essayant tant bien que mal d'honorer sa mémoire. Elle commença alors à répondre à ta question, et tu restas attentif. « C'est certain que le côté psychologique que certainement être plus intéressant que le côté soin. Ca créé un autre genre de lien entre le patient et le psychologue. Dis-moi, dès que t'as ton diplôme, je cours me confesser auprès de toi.  » viens-tu à rire. Tu te voyais mal lui parler de ta conscience personnelle. S'il y avait bien des dégâts quelque part, c'était là. Avec cette énorme culpabilité qui te rongeait de bien des années maintenant, tu ne savais que faire. « Ah, mon amie s'appelle Lilly, Lilly woods. Elle n'est pas une jeune étudiante dans le sens qu'elle na pas vingt ans quoi. Elle aussi reprend ses études tardivement. »